Pénurie de main-d’oeuvre : embauchez des anciens prisonniers!

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Un article du Huffingtonpost revient sur la pénurie de main-d’œuvre et propose une solution : embaucher des anciens prisonniers. Mettez-vous dans la position d’un recruteur qui pense avoir enfin trouvé la perle rare pour combler le poste vacant. Le candidat semble idéal, jusqu’à ce que vous lui demandiez, pour la forme, s’il a des antécédents judiciaires… et qu’il réponde oui. Qu’allez-vous faire?

La majorité des employeurs, malheureusement, mettraient fin au processus d’embauche. Pourtant, en période de pénurie de main-d’œuvre, comme c’est le cas partout dans la province, la clientèle judiciarisée, qui représente environ 14% de la population québécoise (soit environ 950 000 personnes), pourrait représenter une excellente solution, selon un communiqué émis par le Comité consultatif pour la clientèle judiciarisée adulte (CCCJA).

Le CCCJA lance d’ailleurs une campagne de sensibilisation à ce sujet, en cette Semaine de la réhabilitation sociale, mettant de l’avant qu’une personne avec un casier est tout aussi compétente qu’une autre qui n’en a pas.

«Si la personne est disponible pour travailler, c’est qu’elle a déjà purgé sa peine, souligne Yan Chantrel, représentant corporatif du CCCJA. Il ne faudrait pas lui en imposer une deuxième.»

Il affirme que selon plusieurs études réalisées par des membres du CCCJA, la candidature d’une personne qui a des antécédents judiciaires sera rejetée une fois sur deux, pour cette simple raison.

«La réintégration, ça passe par le travail», rappelle-t-il.

Daniel Benson a passé 17 ans derrière les barreaux, après avoir tué le conjoint de sa mère, qui était violent. Il est sorti de prison en 1999, mais restera sous libération conditionnelle jusqu’à la fin de sa vie. Il a rencontré beaucoup d’obstacles au cours des deux dernières décennies en ce qui concerne la recherche d’emploi.

«Pour qu’une réinsertion soit réussie, ça prend un travail, un toit et un réseau social, énumère-t-il. Ça prend un emploi pour payer un toit, et le réseau social, on le crée à partir du travail, souvent. Quand on sort de prison, on ne peut pas fréquenter des gens qui ont un dossier criminel. C’est excessivement difficile de se créer un nouveau réseau.»

«On s’imagine que la réinsertion sociale appartient aux services correctionnels, à des ressources bien précises… mais ça appartient à tout le monde», lance Daniel Benson.

Ceux qui ne réussiront pas à réintégrer la société se retrouveront bénéficiaires de l’aide sociale.

«C’est contre-productif, ajoute-t-il. Et ça encourage la récidive.»

 

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