L’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ) se réjouit que l’habitation se retrouve dans les mesures phares du Budget 2019-2020 présenté par le ministre des Finances du Canada. L’accès à la propriété et la rénovation du parc locatif se retrouvent au cœur des actions du gouvernement.
« L’habitation est au cœur du budget Morneau. Ces mesures budgétaires donneront un coup de pouce majeur aux personnes désirant accéder à la propriété, et elles encourageront la rénovation du parc locatif. Ces mesures auront aussi un effet positif sur le dynamisme de l’industrie de l’habitation, qui représente des investissements de 150 G$, soit 7 % du PIB du Canada », affirme François Vincent, vice-président des relations gouvernementales et des relations publiques à l’APCHQ.
Incitatif à l’achat d’une première propriété : des ménages se rapprochent de leur rêve de devenir propriétaires
Le gouvernement mettra en place, par l’intermédiaire de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), un prêt hypothécaire avec participation qui permettra aux acheteurs d’une première habitation de réduire les coûts d’emprunt. L’Incitatif offrira un financement de 5 % du prix d’achat d’une maison existante, et de 10 % pour une maison neuve. L’acheteur remboursera la SCHL au moment de la revente de la propriété.
Pour accéder à ce programme, un ménage devra avoir un revenu de moins de 120 000 $ par année. De plus, l’hypothèque assurée du participant et le montant de l’Incitatif ne pourront pas représenter plus de quatre fois le revenu annuel du participant.
« Au cours des 10 dernières années, de nombreuses mesures se sont succédé pour resserrer les règles de l’assurance prêt hypothécaire. Enfin, voici des mesures qui visent à épauler les jeunes ménages à réaliser leur rêve d’acheter un premier logis. Le Québec est toujours bon dernier en matière d’accès à la propriété, avec seulement 61,3 % de ménages propriétaires, alors que la moyenne canadienne est à 67,8 %. Ce sont des mesures qui pourront aider de nombreuses familles québécoises à devenir propriétaires, et encourageront la construction de nouvelles habitations », commente monsieur Vincent.
Moderniser le RAP : une demande de l’APCHQ qui a été entendue
La principale barrière de l’accès à la propriété au Québec est la mise de fonds. C’est pourquoi l’APCHQ a proposé une modernisation du régime d’accession à la propriété (RAP) pour rendre ce programme plus représentatif de la réalité des familles, mesure qui est appuyée par 79 % des Québécois, selon un sondage Léger. L’APCHQ est donc heureuse de constater que le gouvernement du Canada modernise ce programme.
Dès aujourd’hui, le montant sera ajusté à 35 000 $. Le budget de 2019 propose également que les personnes divorcées ou séparées soient autorisées à participer au RAP, même si elles ne satisfont pas à l’exigence d’être acheteurs d’une première habitation. Cette mesure s’appliquerait aux retraits effectués après 2019.
« Le programme du RAP a 27 ans et n’a pas subi de modification significative. Aujourd’hui, le budget modernise ce programme et offre la possibilité de retirer 10 000 $ de plus de son REER pour une mise de fonds sur une première propriété. C’est donc un montant de 20 000 $ supplémentaire dont les familles pourront bénéficier. C’est une excellente nouvelle pour les personnes qui utilisent ce programme afin de constituer la mise de fonds nécessaire à l’achat d’une première propriété », affirme François Vincent.
Rénovation écoénergétique : 1 G$ d’investissements du fédéral
Le budget de 2019 propose d’investir près de 1,01 milliard de dollars en 2018-2019 afin d’accroître l’efficacité énergétique des immeubles résidentiels, commerciaux et à logements multiples. Notons que ce sont 300 millions de dollars pour soutenir les programmes de rénovation résidentielle. Ces investissements seront réalisés grâce au Fonds municipal vert (FMV), qui est géré par la Fédération canadienne des municipalités (FCM).
« Près de 60 % de ces constructions résidentielles au Québec, soit deux millions, ont été construites avant 1981, et environ la moitié de ces logements est occupée par des ménages locataires. Il est reconnu que ces logis sont moins performants en matière d’efficacité énergétique. Une action gouvernementale pour encourager la rénovation représente une bonne mesure pour lutter contre les changements climatiques », commente le vice-président de l’APCHQ.
Investissements majeurs pour la Stratégie nationale sur le logement
Le gouvernement a confirmé la poursuite de la Stratégie nationale sur le logement du Canada. Cette stratégie gouvernementale représente un plan de 40 milliards de dollars sur 10 ans en matière de logement. Ce sont des investissements importants qui méritent d’être soulignés.
« Le budget de 2019 mentionne qu’il fournit un financement de 10 milliards de dollars supplémentaires sur neuf ans au moyen de l’Initiative de financement de la construction de logements locatifs, ce qui prolongera la durée du programme jusqu’en 2027-2028. L’APCHQ tient à souligner les efforts et les investissements pour le logement au Canada », ajoute M. Vincent.
Formation de la main-d’œuvre
L’APCHQ salue la création de l’Allocation canadienne pour la formation, qui comprend deux composantes, soit un nouveau crédit pour la formation non imposable afin d’aider à assumer le coût de la formation, et une nouvelle prestation de soutien à la formation d’assurance-emploi pour apporter une aide au revenu lorsqu’une personne doit s’absenter du travail.
Dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre qui touche plusieurs secteurs, notamment celui de la construction résidentielle au Québec, l’adoption de telles mesures d’aide est la bienvenue. Rappelons qu’un sondage de la firme Léger, commandé par l’APCHQ, indique que 79 % des employeurs du secteur résidentiel ont des difficultés de recrutement. Les entrepreneurs qui réalisent des travaux assujettis à la Loi R-20 (travaux CCQ) sont affectés par la pénurie dans une proportion de 78 %, et de 64 % pour ceux qui accomplissent des projets de construction non régis (travaux non CCQ).
Équilibre budgétaire : plus on attend, plus ce sera difficile de l’atteindre
L’APCHQ constate que l’atteinte de l’équilibre budgétaire n’est pas encore en vue. Le Budget fait certes référence à la diminution du solde budgétaire en pourcentage du PIB. Il reste que le Budget 2019-2020 comprend un déficit de 19,8 G$, et que l’atteinte à l’encre noire n’est pas encore prévue. On prévoit un déficit de 9,8 G$ en 2023-2024.
« Pour une entreprise, il est impossible de penser pouvoir survivre à long terme avec des déficits budgétaires. Ce fait devrait également s’appliquer aux gouvernements, car sans santé financière, c’est la pérennité des programmes sociaux et d’appuis aux industries qui est en jeu. C’est aussi un transfert de responsabilité financière aux générations futures. N’attendons pas d’appliquer un plan au retour à l’équilibre budgétaire, parce que plus on attend, plus le changement de cap sera pénible », conclut M. Vincent.