Pour rafraîchir une pièce, rien ne vaut un petit coup de pinceau. Comme pour bien des choses dans la vie, c’est la préparation qui fait foi des résultats en peinture. En l’escamotant pour gagner du temps, on s’attire souvent des problèmes.
Suivre les étapes
Pas moyen de s’en sauver : dans les travaux de peinture, il y a des étapes à suivre et un ordre à respecter. Bien des facteurs peuvent expliquer les résultats mitigés que l’on obtient parfois: la méthode utilisée, les outils, le choix de produits, l’environnement (surtout à l’extérieur, quoique l’humidité intérieure peut s’avérer aussi un facteur en été) et l’état des surfaces.
Pour éviter des surprises, il faut passer par les étapes suivantes : nettoyage, décapage, ponçage, réparation, scellement des nœuds, couche d’apprêt puis couche de finition. Or, c’est bien souvent dès la première étape que se situe le problème. Les murs ne sont pas sales? Allons donc! Les huiles corporelles s’agglutinent autour des commutateurs et sur les cadres de portes; savon et moisissures se retrouvent sur les murs de la salle de bain et que dire de la graisse dans la cuisine! On peut aussi être en présence d’un film laissé par les produits nettoyants. Il est donc essentiel de nettoyer avant de penser à peinturer. Le produit miracle à utiliser? Le bon vieux TSP (phosphate trisodique), offert presque partout en quincaillerie.
La même précaution vaut également pour le décapage. Il peut s’avérer nécessaire sur les boiseries mal repeintes à une époque et qui n’ont pas un beau fini. Il faut nettoyer avant de décaper sinon le produit décapant perd de son efficacité. Suit le ponçage, une étape essentielle si l’on veut obtenir une surface vraiment lisse. Il est suggéré de passer un papier abrasif rapide sur toutes les surfaces, suivi d’un linge humide pour retirer toute poussière, question de dépolir les murs, surtout pour la peinture vieillie qui a durci et devient poreuse avec le temps.
On procédera ensuite aux réparations et au scellement des nœuds, au besoin, pour éviter le saignement. Ce sont les tanins du nœud, solubles dans la peinture, qui passent à travers la peinture et laissent des traces inesthétiques.
À éviter absolument
Les experts que nous avons consultés sont unanimes sur ce point : le composé à joints s’utilise sur le panneau de gypse neuf, justement pour faire les joints. C’est un produit qui contient une bonne part d’eau et met beaucoup de temps à sécher, notamment en profondeur. Sur les surfaces déjà peintes, il faut utiliser pour les réparations un enduit de rebouchage, à base de plâtre et de fibres cellulosiques, plus malléable et facile à appliquer. Plus dispendieux aussi. Le problème ne se présentera pas à la couche de fond, ni à la première couche de finition, mais bien à la deuxième, l’effet de succion du latex qui sèche (ce que l’on appelle la coalescence) arrachant la première couche et produisant des bulles. En pensant éviter des problèmes, certains opteront pour une couche de fond au solvant : ce pourrait être simplement partie remise, le problème se présentant lorsque l’on refera la peinture, quelques années plus tard.
Pour éviter de peindre avant que le composé ne sèche, certains produits s’appliquent rose et virent au blanc en séchant. Et si vous ne voulez pas voir cette fissure réapparaître, utilisez du ruban à joints en filet pour les fissures plus importantes.
On passe maintenant à la peinture proprement dite. Il y a ceux toujours pressés qui veulent en finir au plus vite. Cependant, il n’y a pas à en sortir : il faut respecter le temps de séchage des divers produits. La peinture met en fait quelques jours à durcir complètement. N’empêche que certains produits permettent de rogner ici et là un peu de temps sans sacrifier la qualité du travail. Il existe par exemple des apprêts à séchage rapide (sous la marque Zinsser) qui sèchent en une heure. Certains produits de latex (dispendieux, on en convient) affichent un tel pouvoir couvrant qu’une seule couche suffira pour couvrir du noir! Certains fabricants de peinture offrent des bases rouge ou jaune qui permettront de réussir les rouges et les jaunes vifs avec deux couches, plutôt que trois ou même quatre. Et pour arrêter de jouer aux devinettes, voici un truc pas bête, offert sur le marché : choisissez une peinture pour plafond qui s’applique bleue ou rose et qui vire au blanc en séchant. Vous êtes alors certain de couvrir adéquatement toute la surface!
Les bons outils
Au chapitre des outils, ce ne sont pas les gadgets qui manquent. Ils sont même parfois d’utilité douteuse. On retiendra cependant un découpeur pour l’intersection plafond-mur qui permet d’escamoter la pose de ruban-cache et une demi-lune de plastique qui s’attache au rouleau et empêche d’éclabousser lorsque l’on peinture.
Quant au ruban-cache, il ne faut pas toujours se fier à la couleur verte, que l’on associe souvent à un produit supérieur pour les surfaces déjà peintes. Certains fabricants ont adopté la couleur verte simplement pour ajouter une touche « écologique » à leur produit. La marque Kleen Edge, un produit très peu collant que l’on peut même poser sur la peinture fraîche sèche, est recommandée. Le ruban bleu par contre convient aux travaux extérieurs : il résiste aux rayons UV et peut être retiré plusieurs jours après la fin des travaux.
Le peintre écolo
Plusieurs fabricants offrent maintenant aux consommateurs de la peinture recyclée ou sans COV (composés organiques volatils). Pour faire votre part et protéger l’environnement, une fois les travaux terminés, n’oubliez pas de recycler les contenants de peinture vides, ceux dont la peinture a séché ou dont la couleur ne convient plus. Un geste simple, mais important.