Abandon du programme RénoVert

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L’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ) est déçue de l’abandon du programme RénoVert, une des mesures clés des dernières années en matière d’aide à la rénovation écoénergétique. L’Association avait vivement recommandé, au cours des derniers mois, de renouveler, voire de rendre permanent le programme RénoVert, et même d’envisager l’élargissement des travaux couverts. Elle proposait également d’adopter un programme similaire pour stimuler la rénovation du parc locatif privé.

« Nous sommes déçus de voir que malgré l’impact positif du programme RénoVert, pour l’économie, pour l’environnement et pour la lutte contre le travail au noir, le gouvernement ait choisi d’y mettre un terme. Nous sommes persuadés qu’il reste un immense potentiel d’amélioration énergétique des immeubles résidentiels et ce programme suscitait un réel engouement pour investir davantage en ce sens. », commente Luc Bélanger, président-directeur général de l’APCHQ.

Ce crédit d’impôt à la rénovation instauré ces dernières années fonctionnait et a grandement contribué à la croissance de ce secteur d’activité. Au cours des années fiscales 2017 et 2018, ce sont près de 172 000 ménages québécois qui ont profité de RénoVert. La valeur moyenne des travaux écoresponsables réalisés s’est élevée à 10 856$, pour une valeur totale de près de 1,9 G $ d’investissements.

« Les crédits d’impôt à la rénovation sont des mesures gagnantes : ils offrent une aide aux consommateurs désireux d’améliorer l’efficacité énergétique de leur maison, ils stimulent l’activité économique et ils permettent en plus de lutter très concrètement contre le travail au noir. L’abandon d’un tel programme est une mauvaise nouvelle pour l’économie de nos régions », déclare François Bernier, vice-président principal Affaires publiques à l’APCHQ.

Une aide pour la rénovation des immeubles locatifs

La rénovation verte n’est toutefois pas absente du budget présenté aujourd’hui. L’APCHQ salue ainsi le maintien de plusieurs programmes visant la rénovation verte et la construction d’habitations à haute performance énergétique. Les quatre principaux programmes en place sont reconduits avec une enveloppe budgétaire de 330 millions $. Ces programmes sont Chauffez vert, Rénoclimat, Novoclimat et Éconologis. Soulignons notamment que Rénoclimat, avec un budget de près de 200 millions $, est un programme qui incite à la rénovation écoénergétique des résidences individuelles mais également des immeubles à logements multiples, un parc immobilier qui a d’immenses besoins de rénovation. L’APCHQ a d’ailleurs fait valoir au gouvernement que les besoins en rénovation écoénergétiques des immeubles locatifs étaient importants.

« Après avoir fait de nombreuses recommandations en ce sens, nous sommes satisfaits de cette annonce et de l’enveloppe budgétaire substantielle qui y est consacrée. » souligne François Bernier.

Un pas dans bonne direction pour le logement social

L’APCHQ est satisfaite que le gouvernement annonce une aide financière additionnelle pour accélérer l’exécution de projets non réalisés. Cette aide s’élèvera à 260 M$ additionnels d’ici 2020-2025, dont 72,8 M$ seront réservés à la Ville de Montréal.  Le budget prévoit également une indexation de 25% des coûts maximaux admissibles des projets sociaux. Ces coûts n’ont pas été indexés depuis une dizaine d’années environ.

« Alors que le prix des habitations a pratiquement doublé au cours des 15 dernières années au Québec, particulièrement en milieux urbains, cet ajustement risque d’avoir un effet limité sur la capacité de réalisation des projets, estime François Bernier.

L’accession à la propriété passée sous silence

L’APCHQ déplore que le budget ne propose rien de nouveau concernant l’accession à la propriété.  La propriété résidentielle est pourtant l’un des principaux moyens permettant aux ménages d’accumuler un patrimoine.  Rappelons que le Québec affiche un retard important par rapport au reste du Canada au chapitre du taux de propriété, soit 61,3% contre 67,8% pour la moyenne canadienne.

« La création de richesse individuelle et collective passe par l’accession à la propriété.  D’autre part, combler l’écart au chapitre de la propriété résidentielle est une façon de combler en partie l’écart de richesse par rapport aux autres provinces. Nous allons continuer à inviter les différents paliers de gouvernement à travailler ensemble afin de hausser le taux de propriété au Québec et ainsi permettre aux jeunes familles de réaliser leur rêve d’acheter leur première maison. » conclut François Bernier.

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